Intelligence artificielle : les avancées de l’ONU vers un cadre mondial de gouvernance

Comment garantir l’inclusivité de l’intelligence artificielle (IA) ? Et faire en sorte qu’elle n’aggrave pas les inégalités actuelles ou n’en créée pas de nouvelles ? Ces questions ont trait à ce qui fait encore défaut à cette technologie en plein essor : un cadre de gouvernance globale.

« L’IA doit profiter à tous, y compris au tiers de l’humanité qui se trouve encore hors ligne », a déclaré en juillet 2023 le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors du sommet mondial « AI for Good » (IA pour le bien) organisé par l’Union internationale des télécommunications (UIT) à Genève.

Ce sommet a examiné comment l’IA peut stimuler les progrès vers les Objectifs de développement durable (ODD), grâce à l’innovation, un partage plus rapide des connaissances, la meilleure évaluation et planification des risques.

De vastes potentiels

L’IA est d’ores et déjà présente au quotidien, de la réservation de vols aux demandes de prêts, en passant par l’application ChatGPT. Celle-ci, basée sur le langage, a drainé 100 millions d’utilisateurs en trois mois, après son lancement en novembre 2022.

L’intellegence artificielle offre de vastes possibilités, notamment dans la santé, en renforçant l’accès aux soins ou en aidant à poser des diagnostics complexes, ce qui peut contribuer à sauver des vies. L’IA est également appelée à jouer un dans l’adaptation au climat. Elle peut faciliter la conception de bâtiments plus économes en énergie, la surveillance de la déforestation, ou le calcul de l’empreinte environnementale des produits.

Son apport peut s’avérer précieux dans les secteurs de l’aide humanitaire, de l’éducation et de l’agriculture. Comme toute technologie, l’IA est porteuse de promesses… mais aussi de risques.

Les risques posés par l’utilisation malveillante de l’IA

D’ores et déjà, les générateurs d’images et deepfakes vidéo présentent un défi important pour l’intégrité de l’information. Les risques liés à l’intelligence artificielle, nombreux, ont trait à la désinformation, l’enracinement des préjugés, les discriminations, les atteintes à la vie privée, les fraudes et la violation des droits de l’homme.

« Soyons clairs : l’utilisation malveillante de systèmes d’IA à des fins terroristes, criminelles ou étatiques pourrait causer des niveaux horribles de morts et de destructions, des traumatismes généralisés et des dommages psychologiques profonds à une échelle inimaginable », a déclaré António Gutteres.

La nécessité d’un cadre de gouvernance global

« Nous devons travailler ensemble pour une IA qui comble les divisions sociales, numériques et économiques, au lieu de les creuser », a également déclaré le Secrétaire général de l’ONU en juillet 2023, lors d’un débat sur l’IA au Conseil de sécurité.

En novembre 2021, l’UNESCO a posé le premier cadre normatif pour l’éthique de l’IA, avec une adoptée à l’unanimité par ses 193 Etats membres.

Afin de renforcer ce cadre, le chef de l’ONU a lancé le 26 octobre 2023 un Comité consultatif de haut niveau des Nations Unies sur l’IA, composé de 39 experts du monde entier. Cet organe formulera des recommandations préliminaires d’ici la fin de l’année sur la gouvernance internationale de l’IA, la compréhension partagée des risques et des défis, ainsi que les opportunités liées à la réalisation des ODD.

Les principes de gouvernance en matière d’AI doivent être basés sur la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme, a précisé António Guterres lors du « AI Safety Summit » (Sommet de la sécurité de l’IA) à Londres le 2 novembre 2023.

« À mesure que les systèmes deviennent plus performants et autonomes, il faut réfléchir à la manière de réglementer leur conception et leur utilisation, afin de les aligner sur les valeurs humaines et prévenir d’éventuels dommages », a rappelé pour sa part, lors d’une conférence sur ce sujet à la Bibliothèque royale de Belgique, le 24 octobre, le professeur sud-africain Tshilidzi Marwala, Sous-Secrétaire général de l’ONU et Recteur international de l’Université des Nations Unies (UNU) depuis mars 2023.

Libre circulation des données, égalité d’accès et vérité

Parmi les défis énumérés par Tshilidzi Marwala figure notamment l’éthique, l’accès aux données et leur libre circulation entre pays, notamment en temps de pandémie et de changement climatique.

Autre enjeu de taille : la vérité. Comment, en effet, réguler des logiciels entraînés pour tromper ? D’où l’importance d’un consensus sur la réglementation, pour guider le développement et la mise en œuvre d’une IA susceptible de bénéficier à l’ensemble de l’humanité.

 

LIENS UTILES

L’UE et l’ONU en lutte contre la désinformation en ligne

Le chef de l’ONU annonce la création d’un comité consultatif sur l’intelligence artificielle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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