L’UE et l’ONU en lutte contre la désinformation en ligne

Intelligence artificielle, désinformation de masse, discours de haine plus virulents que jamais… Les défis liés à l’espace numérique sont de taille et demandent des réponses rapides et communes. 

C’est dans ce but que Melissa Fleming, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies chargée de la communication mondiale, a participé à l’évènement organisé par l’Union européenne (UE) autour du nouveau texte européen sur les services numériques (DSA). 

Cette rencontre, qui s’est tenue lundi 27 juin à Bruxelles, a permis à des représentants de l’ONU et de l’UE de discuter de solutions pour un environnement numérique plus sûr et plus ouvert, en Europe et dans le monde entier. 

« Les répercussions se font déjà sentir dans le monde entier, avant même l’entrée en vigueur de ce texte. Nous pouvons nous attendre à ce que cet acte établisse de facto une nouvelle référence réglementaire mondiale » a déclaré Mme Fleming à l’ouverture de la discussion.

Des plateformes numériques ambivalentes

Les plateformes numériques ont apporté de nombreux avantages, qu’il s’agisse de soutenir des communautés en temps de crise, de faire entendre des voix marginalisées et d’aider à mobiliser les mouvements mondiaux en faveur de la justice raciale et de l’égalité des sexes.   

Pourtant, ces mêmes plateformes numériques sont aussi utilisées pour détourner la science, propager la désinformation et la haine auprès de milliards de personnes, alimentant les conflits, menaçant la démocratie et les droits de l’homme, portant atteinte à la santé publique et à l’action en faveur du climat.   

Selon le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, « la désinformation à grande échelle et la remise en question des faits scientifiquement établis mettent en péril la survie de l’humanité ».

Un Code de conduite contre la désinformation

Au début du mois de juin, le Secrétaire général des Nations Unies a lancé un rapport afin de renforcer l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques. 

Ce document propose un cadre d’action mondial sous la forme d’un Code de conduite. Destiné aux gouvernements, aux entreprises technologiques, aux plateformes numériques, et aux annonceurs, il contient des propositions visant à rendre l’espace numérique plus sûr et plus inclusif, tout en protégeant les droits humains.

À l’instar de la loi sur les services numériques de l’UE, l’approche des Nations Unies vise à obtenir des changements significatifs de la part des plateformes, notamment un engagement à s’éloigner des modèles commerciaux qui privilégient l’engagement au détriment des droits de l’homme, de la vie privée et de la sécurité.  

« Le code de conduite en cours d’élaboration tiendra compte de la situation de chaque pays. Nous n’aurons pas la possibilité de sanctionner les entreprises, mais nous pensons avoir une grande autorité morale », a déclaré Mme Fleming au cours de son intervention.  

Cette note politique est la dernière d’une série de 11 rapports basés sur les propositions contenues dans Notre programme commun, programme d’action qui vise à renforcer la mise en œuvre des accords multilatéraux, en particulier le Programme 2030. Ces rapports sont notamment destinés à alimenter les discussions avant le Sommet de l’avenir qui se tiendra en 2024.

Une réponse internationale commune

Les participants à l’événement organisé par l’UE se sont accordés sur la nécessité d’aborder la question de manière globale, en tenant compte du plus grand nombre de points de vue possible. 

« La voie à suivre doit être fondée sur les droits de l’homme, elle doit être multipartite et multidimensionnelle », a déclaré Mme Fleming. « Nous devrions tous être très satisfaits de ce texte législatif monumental qui pourrait changer la façon dont nous existons sur les plateformes de médias sociaux », a-t-elle conclu.

Pour en savoir plus:

L’ONU travaille à construire un internet de confiance

Les femmes, premières victimes du harcèlement en ligne

Derniers articles

France et Monaco

4,258FansJ'aime
5,379SuiveursSuivre

Belgique et Luxembourg

2,869FansJ'aime