La voix européenne au Conseil de sécurité renforcée lors du mandat de la Belgique

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Photo ONU/Manuel Elías - Le Conseil de sécurité examine la situation au Yémen

Le mandat de deux ans de la Belgique en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU prend fin le 31 décembre 2020. Pendant cette période, la Belgique estime avoir joué un rôle de créateur de consensus et de bâtisseur de ponts, en travaillant en étroite collaboration avec ses alliés européens.

« La coopération entre les membres de l’Union européenne au sein du Conseil n’a jamais été aussi intense », a indiqué la ministre belge des Affaires étrangères, Sophie Wilmès lors d’un webinaire intitulé « La Belgique au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies 2019-2020  : Multilatéralisme et Conseil de sécurité », organisé par l’Institut royal des relations internationales Egmont.

Pour la première fois, la Belgique et l’Allemagne ont été membres du Conseil de sécurité en même temps. L’ambassadrice allemande auprès des Nations Unies, Susanne Baumann, qui participait également au webinaire, a déclaré que « l’objectif des deux pays consistait à renforcer la voix de l’UE au Conseil de sécurité ». « Notre action a été cohérente, nous avons coordonné nos votes et nous avons publié de nombreux communiqués de presse pour que la position européenne soit vue et entendue. »

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UN Photo/Eskinder Debebe – Conférence de presse conjointe

L’engagement européen de haut niveau des deux pays a connu son plus grand succès dans la rédaction belgo-allemande de la résolution sur l’acheminement de l’aide humanitaire transfrontalière vers la Syrie. Malgré les vétos fréquents et de nombreux débats frustrants, « nous avons réussi à maintenir les principaux points de passage ouverts pendant une année entière jusqu’à l’été prochain, une ligne de sauvetage pour la population syrienne », a déclaré Sophie Wilmès.

La Belgique a également présidé le « groupe de travail sur les enfants et les conflits armés ». Sous la présidence belge du Groupe de travail, des progrès ont été réalisés sous la forme de 12 textes consensuels, sur des questions comme la situation au Yémen ou au Myanmar qui divisaient profondément les 15 membres du Conseil. « Ce travail est crucial, car l’année dernière l’ONU a documenté plus de 25 000 violations graves contre les enfants dans 19 pays », a poursuivi Sophie Wilmès.

David Criekemans, professeur de relations internationales à l’Université d’Anvers, a clôturé le webinaire en remarquant que, bien que les tensions géopolitiques se soient accrues au sein du Conseil, une dimension européenne est en train de prendre racine. « La contribution de la Belgique à cette forme douce d’une « européanisation » au sein du Conseil pourrait devenir un héritage pour l’avenir », a-t-il déclaré.

C’est la sixième fois depuis 1947 que la Belgique occupe un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Au début de l’année prochaine, la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, fera un rapport sur les résultats du mandat belge 2019-2020 au Conseil des ministres et au Parlement belges.

En savoir plus : La Belgique, présidente du Conseil de sécurité, veut renforcer la coopération UE-ONU