Pourquoi l’aide tarde à entrer dans la bande de Gaza ?

Alors que des tonnes d’aide humanitaire sont prêtes à être acheminées et distribuées dans la bande de Gaza, les camions restent bloqués au point de passage de Rafah, à la frontière avec l’Egypte. Des accords ont été conclus mais il reste des points importants à régler.

António Guterres était vendredi à Rafah et a expliqué dans un discours quelques uns de ces points d’achoppements.

Des premiers convois ont pu entrer samedi 21 et dimanche 22 octobre, en tout 34 camions d’assistance humanitaire mais aucun ne contenant du fuel, pourtant indispensable notamment pour le pompage de l’eau potable ou la désalinisation. A titre de comparaison, avant le 7 octobre, environ 100 camions d’aide humanitaire entraient chaque jour dans Gaza.

Des conditions et restrictions

« Israël et les États-Unis ont récemment annoncé que l’aide humanitaire serait autorisée à entrer dans la bande de Gaza. Et je sais qu’il existe également un accord entre l’Égypte et Israël pour rendre cela possible », a indiqué le chef de l’ONU.

Cependant, « ces annonces ont été faites sous certaines conditions et restrictions ».

Le Secrétaire général a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas de faire passer un camion.
« Nous voulons que des convois soient autorisés, avec un nombre significatif de camions pour aller partout à Gaza afin de fournir un soutien suffisant à la population de Gaza ».

D’autre part, il y a des exigences en matière de vérification. « Ces vérifications doivent être efficaces, mais en même temps, elles doivent être effectuées de manière pratique et rapide », a insisté le chef de l’ONU.

Pour lui il est également essentiel, étant sur le territoire d’un pays souverain, l’Égypte, de reconnaître le rôle des institutions égyptiennes et notamment du Croissant-Rouge égyptien.

Enfin, pour que l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) puisse distribuer de l’aide dans la bande de Gaza, « il est nécessaire que l’UNRWA ait du carburant et nous devons donc avoir la garantie que nous avons suffisamment de carburant de l’autre côté pour distribuer de l’aide aux personnes dans le besoin ».

Les camions font une différence entre la vie et la mort

« Il est impossible d’être ici et de ne pas avoir le cœur brisé », a déclaré le Secrétaire général.

D’un côté du mur à Rafah, « deux millions de personnes qui souffrent énormément, qui n’ont pas d’eau, pas de nourriture, pas de médicaments, pas de carburant, qui sont sous le feu, qui ont besoin de tout pour survivre » et de l’autre, côté égyptien « des camions chargés d’eau, de carburant, de médicaments, de nourriture ».  

« Ces camions ne sont donc pas de simples camions. Ils sont une bouée de sauvetage.  Ils font la différence entre la vie et la mort pour tant de personnes à Gaza. Et le fait de les voir bloqués ici m’incite à être très clair. Ce dont nous avons besoin, c’est de les faire bouger, de les faire passer de l’autre côté de ce mur, de les faire bouger le plus rapidement possible et le plus possible ».

Pour suivre l’évolution de la situation : L’ONU et la crise au Proche-Orient

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