« Un ouragan de famine » gonflé par la guerre en Ukraine

Les Nations Unies lancent ce mercredi un appel de fonds pour le Yémen, où plus de 17 millions de personnes ont besoin d’aide. Une crise similaire frappe l’Afghanistan. La guerre en Ukraine vient encore gonfler cet « ouragan de famine » qui balaie plusieurs pays sur la planète.

Au Yémen, 17,4 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire. Un chiffre en constante augmentation et qui pourrait monter à 19 millions de personnes si aucun financement n’est trouvé pour pallier la montée des prix.

L’ONU lance ce jour un appel à contribution de 4,3 milliards de dollars pour ce pays, en guerre depuis plus de 7 ans.

La situation est également préoccupante en Afghanistan où le nombre de personnes victimes d’insécurité alimentaire aiguë a augmenté de 9 millions en huit mois, pour atteindre 22 millions. Selon l’ONU, 95% des Afghans sont mal nourris.

En Syrie, qui entre dans sa douzième année de conflit, plus de 12 millions de personnes sont en insécurité alimentaire, dont 1 sur 10 dans une insécurité sévère. Le Sahel, le Soudan du Sud, une partie de l’Ethiopie… la liste est longue des pays menacés par la famine.

Non seulement les conflits créent de l’insécurité alimentaire mais, dans le cas de la guerre en Ukraine, mettent en péril tout l’équilibre des marchés et de l’approvisionnement.

Un effondrement mondial

La guerre en Ukraine a des conséquences bien au-delà de ses frontières et peut entraîner un « effondrement du système alimentaire mondial », a prévenu le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Quarante-cinq pays africains et pays les moins avancés importent au moins un tiers de leur blé d’Ukraine ou de Russie, et 18 de ces pays en importent au moins 50%. Cela comprend des pays comme le Burkina Faso, l’Égypte, la République démocratique du Congo, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen.

Il faut éviter un « ouragan de famine », a plaidé le chef de l’ONU

❝ Nous n’avons pas d’autre choix que de prendre de la nourriture à ceux qui ont faim pour nourrir les affamés ❞

 David Beasley, PAM

Les humanitaires confrontées à la hausse des prix

L’Ukraine fournit à elle seule plus de la moitié de l’approvisionnement en blé du Programme alimentaire mondial (PAM). Les prix étant en augmentation, le PAM manque de fonds pour mener ses opérations. « Nous n’avons pas d’autre choix que de prendre de la nourriture à ceux qui ont faim pour nourrir les affamés », a déclaré David Beasley, le directeur exécutif du PAM.

Avant même le début de la guerre en Ukraine, le prix des denrées alimentaire était à son plus haut niveau depuis 2015. Depuis l’invasion russe, les conséquences sont en cascades. Non seulement, les cours du blé grimpent mais les coûts de production et le transport de nombre d’autres denrées alimentaires augmentent avec la hausse des prix du gaz ou et du pétrole.

Solidarité internationale

La crise humanitaire qui frappe l’Ukraine est à la Une de l’actualité et a soulevé une vague de solidarité internationale, tant de la part des États, qui ont promis quelque 1,5 milliards de dollar d’aide, que des ONG ou des particuliers.

Cela ne doit pas faire oublier les millions d’autres personnes dans le monde qui ont un besoin vital de solidarité internationale. « Nous voyons clairement que cette guerre draine les ressources et l’attention d’autres points chauds qui en ont désespérément besoin », constate le Secrétaire général des Nations Unies.

Il a appelé les pays à trouver des moyens créatifs pour financer les besoins accrus en matière d’aide humanitaire et de redressement du développement dans le monde entier, à faire preuve de générosité et à débloquer immédiatement les fonds promis.

 

 

 

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