Yémen : pays dévasté en manque d’aide internationale

Trois Yéménites sur quatre ont besoin d’assistance humanitaire. Pourtant les fonds collectés ne sont toujours pas à la hauteur des besoins.

L’appel de fonds lancé mercredi par les Nations Unies, lors d’un événement coorganisé par la Suisse et la Suède, n’a recueilli que 1,3 milliards de dollars sur des besoins estimés à 4,3 milliards.

Le Yémen, dévasté depuis 7 ans par une guerre civile, est le théâtre d’une des plus grandes crises humanitaires au monde. On estime que 24 millions de Yéménites, dont 13 millions d’enfants ont besoin d’aide.

Pour aggraver les choses, le manque de financement a contraint l’ONU et ses partenaires à « réduire ou fermer » environ les deux tiers des programmes vitaux, a déclaré M. Guterres à l’ouverture mercredi de l’appel de fonds.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et d’autres organisations humanitaires ont dû réduire les rations, entraînant une aggravation de l’insécurité alimentaire.

L’année dernière, la communauté internationale avait contribué pour plus de 2,3 milliards de dollars au plan de réponse humanitaire du Yémen. « Grâce à votre générosité, près de 12 millions de personnes ont reçu une assistance vitale chaque mois en 2021 », dit le chef de l’ONU.

« Nous sommes prêts à continuer à soutenir le peuple yéménite – mais nous ne pouvons pas le faire seuls. Nous avons besoin de votre aide. Je demande instamment à tous les donateurs de financer intégralement notre appel et de s’engager à débourser les fonds rapidement », a t-il poursuivi.

L’impact de la guerre en Ukraine

Si la guerre civile au Yémen continue d’être le principal moteur de la faim, la crise risque de s’aggraver en raison du conflit en Ukraine. D’autant que l’incertitude liée au conflit ukrainien a déjà porté les marchés mondiaux des céréales au plus haut.

Selon Martin Griffiths, le Secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires humanitaires, 90% de la nourriture du Yémen est importée, un tiers de ses importations de blé provient de Russie et d’Ukraine.

« Les prix des denrées alimentaires ont déjà grimpé en flèche et nous nous attendons à des restrictions en termes d’approvisionnement », a-t-il dit. Et ce alors même que les prix des denrées alimentaires ont déjà presque doublé au Yémen l’an dernier.

Dans ces conditions, « mettre fin à la guerre en Ukraine maintenant est de la plus haute importance », a insisté M. Griffiths, car si elle se prolonge, elle a des « répercussions » sur la nouvelle récolte, la nouvelle saison de plantation.

En savoir plus sur l’action du PAM au Yémen

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