ActualitésDécoder la COP 27 : le dictionnaire du climat

Décoder la COP 27 : le dictionnaire du climat

Entre la forêt de sigles et les termes techniques, il est parfois difficile de comprendre le vocabulaire sur les mécanismes et conséquences du réchauffement climatique ainsi que les moyens de lutte.

Pour comprendre les débats qui ont lieu sur le sujet, il y a quelques concepts à connaître.

D’abord les quatre thèmes principaux de la COP27 :

  • Adaptation : l’adaptation au changement climatique consiste à apporter des ajustements aux systèmes, processus et pratiques écologiques, sociaux et économiques afin de s’adapter à la fois aux effets réels du changement climatique et aux dommages potentiels à venir. En outre, elle consiste également à tirer le meilleur parti de toutes les opportunités bénéfiques potentielles associées au changement climatique.
  • Atténuation (ou mitigation) :  l’atténuation du changement climatique fait référence à toutes les actions ou efforts entrepris pour réduire les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère afin d’empêcher un nouveau réchauffement de la planète. L’atténuation peut consister à réduire les sources de ces gaz, par exemple en utilisant de nouvelles technologies et des énergies renouvelables, ou à renforcer les « puits » tels que les forêts et les sols qui stockent ces gaz.
  • Financement pour le climat : le financement pour le climat permet aux pays de réduire les émissions de gaz à effet de serre, par exemple en finançant des énergies renouvelables comme l’énergie éolienne ou solaire. Grâce à ce financement, les communautés peuvent également s’adapter aux effets des changements climatiques.
  • Pertes et dommages associés au changement climatique : évènements extrêmes et événements à évolution lente dans les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes du changement climatique.

 

Les autres mots clés pour mieux comprendre (par ordre alphabétique) :

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

  • Agriculture intelligente face au climat : l’agriculture intelligente face au climat (AIC) est une approche qui permet de définir les mesures nécessaires pour transformer et réorienter les systèmes agricoles dans le but de soutenir efficacement le développement de l’agriculture et d’assurer la sécurité alimentaire face au changement climatique. Elle a trois objectifs principaux : l’augmentation durable de la productivité et des revenus agricoles (sécurité alimentaire); l’adaptation et le renforcement de la résilience face aux impacts des changements climatiques (adaptation); et la réduction et/ou la suppression des émissions de gaz à effet de serre (l’atténuation).
  • Anthropocène : l’Anthropocène représente l’époque géologique la plus récente de l’histoire de la Terre, au cours de laquelle l’homme est devenu l’espèce la plus influente et a un impact significatif sur le climat et les écosystèmes de la planète. L’intensification des impacts anthropiques a entraîné une rupture avec les conditions relativement stables qui caractérisaient l’époque de l’Holocène.
  • Bien public mondial : ressource, bien ou service bénéficiant à tous, dont l’exploitation ou la préservation peuvent justifier une action collective internationale. Un bien public mondial peut être matériel comme le milieu marin, l’air ou l’eau, ou immatériel comme la connaissance scientifique, la justice, la santé ou les droits de l’homme.
  • Biocarburant : carburant, généralement à l’état liquide, obtenu à partir de biomasse
  • Biodiversité : la biodiversité désigne la variété de l’ensemble du monde vivant organisée selon trois niveaux (diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes), ainsi que les interactions au sein de ces trois niveaux et entre ces niveaux.
  • Biomasse : matière organique vivante, ou morte depuis peu.
  • Bouquet énergétique : répartition, généralement exprimée en pourcentages, des énergies primaires dans la consommation d’un pays, d’une collectivité ou d’une industrie.
  • Carbone bleu : carbone emmagasiné par les organismes vivants dans les écosystèmes marins et côtiers (mangroves, marais salants, herbiers) et stocké dans la biomasse et les sédiments.
  • Changement climatique : le changement climatique désigne de lentes variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps : réchauffement ou refroidissement. Certaines formes de pollution de l’air, résultant d’activités humaines, menacent de modifier sensiblement les climats, dans le sens d’un réchauffement global.
  • Climat : les conditions météorologiques typiques d’une région spécifique sur une période donnée, avec une période minimale de 20-30 ans.
  • Compensation écologique : ensemble d’actions en faveur de l’environnement permettant de contrebalancer les dommages causés par la réalisation d’un projet qui n’ont pu être évités ou limités. La compensation écologique peut consister en la protection d’espaces naturels, la restauration, la valorisation ou la gestion dans la durée d’habitats naturels.
  • Conférence des Parties (COP) : la Conférence des parties, ou COP, est l’organe de décision suprême d’une convention. Tous les Etats qui sont parties à un traité sont représentés à la COP. Au cours de ces réunions généralement annuelles, la mise en œuvre du traité et des instruments juridiques associés est évaluée. En outre, des décisions sont prises pour promouvoir sa mise en œuvre effective, y compris les dispositions institutionnelles et administratives. Les plus connues sont les COP dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) et la Convention sur la diversité biologique.
  • Contributions déterminées au niveau national (NDC) : depuis l’Accord de Paris en 2015, les Etats présentent leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre au niveau national. Chaque pays détermine et soumet tous les cinq ans au secrétariat de ONU Climat (CCNUCC) les actions climatiques qu’il compte entreprendre pour réduire ses émissions nationales et s’adapter au changement climatique.
  • Croissance (économique) : elle correspond à l’augmentation de la production de biens et de services d’un ensemble économique sur une période donnée.
  • carbonation (ou décarbonisation) : Ensemble des mesures et des techniques permettant de réduire les émissions de dioxyde de carbone. La décarbonation peut être le fait d’une entité territoriale, d’une entreprise ou même de particuliers.
  • Décroissance : ensemble de recommandations visant à stopper la croissance économique telle qu’elle est conçue aujourd’hui, du fait de son impact sur l’environnement tel que celui-ci pourrait ne plus permettre l’épanouissement des formes de vie, au moyen d’approches économiques, politiques et sociales.
  • Développement durable : le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.
  • Diplomatie environnementale : diplomatie ouverte à des partenaires non étatiques qui porte sur la gestion de biens publics mondiaux environnementaux. Elle vise principalement à établir des accords inter-étatiques concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la conservation et le partage des ressources en eau, ou la protection de la biodiversité.
  • Écoconception : Conception d’un produit, d’un bien ou d’un service, qui prend en compte, afin de les réduire, ses effets négatifs sur l’environnement au long de son cycle de vie, en s’efforçant de préserver ses qualités ou ses performances.
  • Écosystème : un écosystème est une unité composée d’organismes vivants et de composants non vivants, ainsi que des interactions entre eux. Une forêt est un exemple d’écosystème.
  • Énergie fossile : l’énergie fossile est produite par des roches formées par la fossilisation d’espèces organiques mortes depuis plusieurs millions d’années. Le fait que ces énergies nécessitent plusieurs millions d’années de formation signifie qu’elles sont limitées et non renouvelables. Elles ont un taux de carbone élevé et peuvent nuire irrémédiablement à l’environnement. Parmi les énergies fossiles : le charbon, le pétrole, les gaz naturels, les sables bitumineux.
  • Équité intergénérationnelle : l’équité intergénérationnelle désigne l’équité entre les générations qui reconnaît que les effets des émissions, des vulnérabilités et des politiques passées et actuelles imposent des coûts et des avantages aux personnes dans le futur et entre les générations.
  • Extinction de masse : également appelée crise biologique, une extinction de masse est une période de disparition rapide et massive des espèces. Elle a trois caractéristiques : 1) une durée relativement courte à l’échelle géologique, 2) elle a lieu mondialement et 3) elle entraîne une chute importante de la biodiversité (de 75% jusqu’à plus de 90%).
  • Finance verte : la finance verte est une notion qui définit les actions et opérations financières qui favorisent la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique.
  • Gaz à effets de serre : gaz présents dans l’atmosphère qui retiennent une partie de la chaleur reçue par le solaire dans l’atmosphère et conduisent au réchauffement de la planète. Les principaux gaz à effet de serre sont : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et l’ozone (O3). Les gaz à effet de serre ont pour origine première les activités humaines et les combustibles fossiles.
  • Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : le GIEC réunit sous l’égide de l’ONU des experts du monde entier en charge d’évaluer les connaissances sur le changement climatique. Il identifie les points sur lesquels la communauté scientifique s’accorde et ceux sur lesquels des recherches supplémentaires sont nécessaires sur les thèmes du changement climatique. Grâce à ses évaluations régulières, il fournit aux décideurs politiques des connaissances scientifiques sur le changement climatique, ses implications et les risques potentiels futurs, et propose des options d’adaptation et d’atténuation.
  • Impact climatique : les conséquences du changement climatique sur les aspects sociaux et économiques, les écosystèmes et les espèces. Les biens et services économiques, sociaux et écosystémiques sont également affectés. Ces impacts peuvent être négatifs ou bénéfiques. Ils peuvent être considérés comme des conséquences ou des résultats du changement climatique.
  • Justice environnementale : le traitement équitable et la participation significative de toutes les personnes, indépendamment de la race, de la couleur, de la culture, de l’origine nationale, du revenu et du niveau d’éducation, en ce qui concerne l’élaboration, la mise en œuvre et l’application des lois, des règlements et des politiques de protection de l’environnement.
  • Mal-adaptation : changement opéré dans les systèmes naturels ou humains qui font face au changement climatique et qui conduit (de manière non intentionnelle) à augmenter la vulnérabilité au lieu de la réduire. Elle correspond à une de ces trois situations : 1) l’utilisation inefficace de ressources comparée à d’autres options d’utilisation; 2) le transfert incontrôlé de vulnérabilité; ou 3) l’erreur de calibrage.
  • Marché carbone réglementé : il est réglementé selon des directives nationales, régionales ou internationales obligatoires en matière de réduction des émissions de carbone.
  • Marché carbone volontaire : les marchés qui échangent des réductions de carbone mais qui ne sont pas soumis aux exigences officielles et obligatoires.
  • Neutralité carbone : la neutralité carbone est un équilibre entre les émissions de carbone produites et leur absorption dans l’atmosphère par les puits de carbone.
  • Puits de carbone : un puits est un réservoir où sont stockés les gaz à effet de serre. Les puits peuvent être naturels ou résulter de l’activité humaine dans les écosystèmes terrestres et marins. Les océans et les forêts sont des exemples de puits naturels, tandis que les puits résultant de l’activité humaine sont liés à des processus tels que la reforestation.
  • Risque climatique : la possibilité de conséquences négatives d’une ampleur indéterminée qui mettent en danger un bien de valeur. Les risques dépendent de la vulnérabilité (prédisposition à être affecté négativement), l’exposition (condition dans laquelle le système est exposé au phénomène ou à la tendance climatique) et le danger (événement naturel ou d’origine humaine qui peut avoir des effets néfastes sur les systèmes).
  • Résilience : la résilience peut être définie comme la capacité d’un système, d’une communauté, d’une société ou d’un pays à gérer le changement face à des chocs ou des contraintes, en maintenant ou en transformant les niveaux de vie, et ce de manière efficace et sans compromettre les perspectives à plus long terme.
  • Système climatique : le système climatique est formé par les interactions de ses cinq composantes : l’atmosphère (le mélange de gaz qui entoure la terre), l’hydrosphère (l’eau liquide de la terre, y compris l’eau douce et l’eau salée), la cryosphère (les masses de glace et de neige de la terre), la lithosphère (les continents et les fonds marins) et la biosphère (la biodiversité marine et terrestre de la terre).
  • Théorie de l’effondrement : théorie selon laquelle des populations végétales et animales, voire des écosystèmes, sont voués à disparaître du fait d’une surexploitation qui excède leur résilience, entraînant la perte des services écosystémiques et un effondrement de la civilisation qui dépend de ces services.
  • Transition énergétique : ensemble des changements engagés pour réduire l’impact environnemental de la production, de la distribution et de la consommation d’énergie (électricité, gaz…)
  • Valorisation énergétique (des déchets) : Utilisation de la chaleur produite par l’incinération des déchets, essentiellement pour la production d’électricité et le chauffage.
  • Vulnérabilité au climat : Propension d’une population ou d’un écosystème à subir des dommages en cas de variations climatiques, qui dépend de leur capacité d’adaptation.
  • Zéro émission nette (ou émission nettes zéro) : « Zéro émission nette » signifie que les émissions de gaz à effet de serre sont réduites à un niveau aussi proche que possible de zéro, les émissions restantes présentes dans l’atmosphère étant réabsorbées, par les océans et les forêts par exemple.
  • Zone critique de biodiversité : Territoire dont la biodiversité, particulièrement riche, est menacée. La qualification de « zone critique de biodiversité » se fonde sur le nombre important d’espèces endémiques recensées et sur le taux de disparition de celles-ci.

Sources : CCNUCC, Dictionnaire de l’environnement, FAO, GIEC, Ministère français de l’Environnement, Ministère français de l’Economie, ONU, UNICEF et PNUE.

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