ActualitésChangements climatiques : coûts humains et financiers à la hausse

Changements climatiques : coûts humains et financiers à la hausse

Des sommets des montagnes aux profondeurs des océans, le changement climatique a poursuivi sa progression en 2022, constate le rapport annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). 

Les indicateurs climatiques sont au rouge

L’état du climat mondial en 2022 met en évidence les changements survenus à l’échelle planétaire sur terre, dans les océans et dans l’atmosphère, causés par les niveaux record de gaz à effet de serre qui piègent la chaleur. 

Les années 2015-2022 ont été les huit plus chaudes jamais enregistrées, malgré l’effet refroidissant d’un épisode La Niña au cours des trois dernières années. 

La glace de mer de l’Antarctique a atteint son niveau le plus bas et la fonte de certains glaciers européens a littéralement dépassé les records. Sur la période 1993-2019, les glaciers ont perdu l’équivalent en eau de 75 lacs de la taille du Léman, le plus grand lac d’Europe occidentale. Cette fonte record est le résultat d’un faible enneigement hivernal et des vagues de chaleur.

Les océans se réchauffent continuellement et le niveau moyen de la mer continue d’augmenter. Plus de la moitié (58 %) de la surface des océans a connu au moins une vague de chaleur marine au cours de l’année 2022. De plus, les océans souffrent de l’acidification de l’eau de mer, une réaction provoquée par la présence de CO2 en quantité. Selon le GIEC, la valeur du pH en haute mer est actuellement la plus basse depuis au moins 26 000 ans. 

La fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer se poursuivront pendant des milliers d’années.

De forts impacts socio-économiques

L’année 2022 a été marquée par un épisode de sécheresse prolongé en Afrique de l’Est, où les précipitations ont été inférieures à la moyenne pendant cinq saisons des pluies consécutives. Au Pakistan, des précipitations record ont causé des inondations de grande ampleur et des vagues de chaleur sans précédent ont été recensées en Chine et en Europe. 

Ces phénomènes ont touché des dizaines de millions de personnes, entraîné une insécurité alimentaire et coûté des milliards de dollars en pertes et dommages. Ils ont entraîné de nouveaux déplacements de population et aggravé les conditions de vie d’un grand nombre des 95 millions de personnes qui étaient déjà déplacées au début de l’année.

En Europe, la surmortalité liée à la chaleur a dépassé les 15 000 décès au total en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni, en France et au Portugal.

En Somalie, près de 1,2 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison des effets catastrophiques de la sécheresse sur les moyens de subsistance des éleveurs et des agriculteurs et de la famine qui a sévi au cours de l’année.

9,8 % de la population mondiale aurait été en situation de sous-alimentation en 2021. La moitié se trouve en Asie et un tiers en Afrique. Les vagues de chaleur qui se sont abattues sur l’Inde et le Pakistan pendant la période précédant la mousson de 2022 ont entraîné une baisse des rendements agricoles.

Cette situation, combinée à l’interdiction des exportations de blé et aux restrictions sur les exportations de riz en Inde après le début du conflit en Ukraine a menacé la disponibilité, l’accès et la stabilité des denrées alimentaires de base sur les marchés internationaux et a fait peser des risques élevés sur les pays déjà touchés par des pénuries de ces denrées.

Face à ces pertes, le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas, a salué la collaboration entre les organismes des Nations Unies, qui « s’est avérée très efficace pour faire face aux conséquences humanitaires des phénomènes climatiques extrêmes ».

Des répercussions environnementales

Le changement climatique a aussi d’importantes répercussions sur les écosystèmes et l’environnement. Il influe sur les cycles de la nature, tels que la floraison des arbres ou la migration des oiseaux. 

Les dates d’arrivée au printemps de 117 espèces d’oiseaux migrateurs européens sur 50 ans révèlent un décalage de plus en plus grand par rapport à d’autres événements printaniers importants pour la survie des oiseaux, tels que la sortie des feuilles et le vol des insectes. Ces décalages ont probablement contribué au déclin des populations de certaines espèces migratrices, en particulier celles qui hivernent en Afrique subsaharienne.

Quelles solutions face aux changements climatiques ?

Sur le court terme, il est primordial d’investir dans des « systèmes d’alerte précoce » pour protéger un maximum de personnes en cas de catastrophes météorologiques, selon le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas. À l’heure actuelle, une centaine de pays ne disposent toujours pas de services météorologiques adéquats, ce qui constitue une urgence. 

De manière plus globale, l’amélioration des technologies rend la transition vers les énergies renouvelables plus économique et plus accessible que jamais. Il incombe désormais aux décideurs politiques de s’emparer de ces questions et d’agir. 

« Nous disposons des outils, des connaissances et des solutions. Cependant, nous devons accélérer le rythme. Nous devons intensifier l’action climatique en réduisant les émissions afin de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C. Nous avons besoin d’investissements massifs dans l’adaptation et la résilience, en particulier pour les pays et les communautés les plus vulnérables qui ont le moins contribué à cette situation », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, M. Guterres.

 

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