Climat : record de concentration de gaz à effet de serre

L’an dernier, la concentration en gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère a atteint un nouveau record. Elle a dépassé la moyenne enregistrée entre 2011 et 2020. La tendance se poursuit en 2021, compromettant les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat.

Le Bulletin des gaz à effet de serre de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) contient un « message scientifique sévère » pour les négociations sur le changement climatique lors de la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat, la COP26, qui s’ouvre à Glasgow le 31 octobre 2021.

« Au rythme actuel d’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre, nous verrons une augmentation de la température d’ici la fin du siècle bien supérieure aux objectifs de l’Accord de Paris, à savoir 1,5 à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels », explique Petteri Taalas, chef de l’OMM. Pour lui, « nous sommes loin du compte ».

Des émissions brûlantes

Selon le Bulletin, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) en 2020 représentait 149 % du niveau préindustriel, celle de méthane 262 % et celle de protoxyde d’azote 123 % par rapport au moment où l’homme a commencé à perturber l’équilibre naturel de la Terre, en 1750.

Et bien que le ralentissement économique provoqué par le coronavirus ait entraîné une baisse temporaire des nouvelles émissions, il n’a pas eu d’impact perceptible sur les niveaux atmosphériques des gaz à effet de serre ou sur leur taux de croissance.

Si les émissions se poursuivent, il en sera de même pour la hausse des températures mondiales, affirme le rapport.

De plus, étant donné la longue durée de vie du CO2, le niveau de température actuel persistera pendant des décennies, même si les émissions sont rapidement réduites à un niveau net nul.

De la chaleur et des précipitations intenses à l’élévation du niveau de la mer et à l’acidification des océans, l’augmentation des températures s’accompagnera d’un plus grand nombre de phénomènes météorologiques extrêmes – tous ayant des répercussions socio-économiques considérables.

« La dernière fois que la Terre a connu une concentration comparable de CO2, c’était il y a trois à cinq millions d’années, lorsque la température était de 2 à 3°C plus élevée et que le niveau de la mer était de 10 à 20 mètres plus haut qu’aujourd’hui », a déclaré le chef de l’OMM. « Mais il n’y avait pas 7,8 milliards d’habitants à l’époque », a-t-il rappelé.

Le CO2 persistant

Environ la moitié du CO2 émis par l’homme aujourd’hui reste dans l’atmosphère, l’autre moitié étant absorbée par les océans et les écosystèmes terrestres, a souligné le Bulletin.

Dans le même temps, la capacité des écosystèmes terrestres et des océans à absorber les émissions pourrait devenir un tampon moins efficace contre les hausses de température à l’avenir.

En attendant, de nombreux pays se fixent actuellement des objectifs de neutralité carbone, dans l’espoir que la COP26 verra une augmentation spectaculaire des engagements.

« Nous devons transformer nos engagements en actions qui auront un impact sur les gaz à l’origine du changement climatique. Nous devons revoir nos systèmes industriels, énergétiques et de transport ainsi que l’ensemble de notre mode de vie », a déclaré le responsable de l’OMM.

« Les changements nécessaires sont économiquement abordables et techniquement possibles », a-t-il assuré. « Il n’y a pas de temps à perdre ».

Lutter contre les émissions

Le CO2 est le gaz à effet de serre le plus important et a « des répercussions négatives majeures sur notre vie quotidienne et notre bien-être, sur l’état de notre planète et sur l’avenir de nos enfants et petits-enfants », a fait valoir le chef de l’OMM.

Les puits de carbone sont des régulateurs essentiels du changement climatique car ils éliminent un quart du CO2 que les humains rejettent dans l’atmosphère.

L’oxyde nitreux est à la fois un puissant gaz à effet de serre et un produit chimique appauvrissant la couche d’ozone qui est émis dans l’atmosphère par des sources naturelles et anthropiques, notamment les océans, les sols, la combustion de la biomasse, l’utilisation d’engrais et divers processus industriels.

Les multiples co-bénéfices de la réduction du méthane, dont le gaz reste dans l’atmosphère pendant environ une décennie, pourraient soutenir l’Accord de Paris et aider à atteindre de nombreux Objectifs de développement durable (ODD), indique le Bulletin.

 

Article publié par UN news, traduit de l’anglais

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