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Décrypter la COP27 et ses enjeux

Qu’est ce que la COP27 ?

La Conférence des Parties (« COP ») est l’organe décisionnel de la Convention-cadre des Nations Unies (« CCNUCC ») sur les changements climatiques. Ce rendez-vous annuel est la plus grande et la plus importante conférence sur le climat de la planète.

Depuis 1994, date à laquelle le traité est entré en vigueur, l’ONU réunit chaque année presque tous les pays de la planète pour ce sommet mondial. Cette année, il se tient du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte.

 

Quelles différences avec les éditions précédentes ?

L’édition de 2021, qui a eu lieu cinq ans après la signature de l’Accord de Paris, a culminé avec le Pacte climatique de Glasgow, qui a réitéré l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.

Lors de la COP26 à Glasgow, les pays ont convenu de prendre des engagements plus forts cette année, y compris des plans nationaux actualisés avec des objectifs plus ambitieux. Cependant, seuls 23 pays sur 193 ont soumis leurs plans à l’ONU jusqu’à présent. Cette édition a également vu de nombreuses promesses faites à l’intérieur et à l’extérieur des salles de négociation concernant notamment les engagements concernant le net zéro, la protection des forêts et le financement climatique.

Cette année, la COP veut « sortir des négociations » pour planifier la mise en oeuvre des promesses faites. Selon les experts, en plus d’une réflexion sur la mise en œuvre du Règlement de Paris, la conférence sera également l’occasion de revenir sur certains points non-traités à Glasgow.

Cela inclut le financement des « pertes et dommages », afin que les pays en première ligne de la crise puissent faire face aux conséquences du changement climatique allant au-delà de ce à quoi ils peuvent s’adapter.

 

Quels sont les grands thèmes ?

1. L’atténuation

L’atténuation peut être l’utilisation de nouvelles technologies et de sources d’énergie renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique des équipements plus anciens ou la modification des pratiques de gestion ou du comportement des consommateurs.

Les pays doivent montrer comment ils prévoient de mettre en œuvre l’appel du Pacte de Glasgow, de revoir leurs plans climatiques et de créer un programme de travail lié à l’atténuation.

Cela signifie qu’ils devront présenter des objectifs d’émissions plus ambitieux pour 2030. ONU Climat a déclaré que les plans actuels ne suffisaient pas pour éviter un réchauffement catastrophique.

 

2. L’adaptation

Les conséquences des changements climatiques varient selon l’endroit. Lors de la COP26, les délégués avaient adopté un programme de travail sur l’objectif mondial d’adaptation tel qu’établi dans l’Accord de Paris.

Le plan a été mis en place pour doter les communautés et les pays des connaissances et des outils nécessaires pour garantir que les actions d’adaptation qu’ils entreprennent font avancer le monde vers un avenir plus résilient au changement climatique.

La Présidence de la COP27 s’attend à ce que les pays enregistrent et évaluent leurs progrès vers le renforcement de la résilience et l’aide aux communautés les plus vulnérables. Cela signifie que les pays devront prendre des engagements plus détaillés et ambitieux dans les volets d’adaptation de leurs plans climatiques nationaux.

L’année dernière, les pays développés ont convenu d’au moins doubler le financement de l’adaptation, et de nombreuses parties prenantes demandent des niveaux encore plus élevés de financement afin de correspondre aux montants actuellement dépensés pour l’atténuation, comme le prévoit l’Accord de Paris. Ce sera certainement un grand sujet de débat durant la COP27.

La CCNUCC est claire sur la nécessaire d’augmenter considérablement l’ampleur du financement de l’adaptation. Tous les acteurs doivent participer : gouvernements, institutions financières et secteur privé.

 

3. La finance climatique

Le financement climatique va à nouveau être un thème majeur de la COP27. De nombreuses discussions liées au financement sont déjà à l’ordre du jour. Les pays en développement ont lancé un appel fort aux pays développés pour qu’ils assurent un soutien financier suffisant et adéquat, en particulier pour les plus vulnérables.

 

Quid des pertes et dommages ?

Le changement climatique, via des événements météorologiques extrêmes, cause des dommages coûteux aux pays.

L’intensification des « catastrophes naturelles » est causée par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, qui sont principalement émis par de riches pays industrialisés. Les pays en développement – qui sont souvent les plus touchés par ces catastrophes – soutiennent qu’ils devraient recevoir une compensation.

Il y a eu des discussions sur la création d’un fonds pour les pertes et dommages, mais rien de concret jusqu’à présent. Des experts tels que le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme et le climat, Ian Fry, espèrent susciter un nouvel élan et « faire avancer les choses » durant cette COP27.

 

L’influence de la guerre en Ukraine sur la COP27

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué une crise mondiale de l’inflation, de l’énergie, de l’alimentation et de la chaîne d’approvisionnement. Des pays comme l’Allemagne ont dû réduire leurs objectifs climatiques à court terme, tandis que le groupe de travail Chine-États-Unis sur le climat a été suspendu.

La COP27 verra très probablement un retour en arrière dans les promesses et les engagements que certains pays ont pris l’année dernière. Ceci dit, le Rapporteur spécial Ian Fry considère que la guerre pourrait aussi être un « signal d’alarme » pour que les nations deviennent autosuffisantes en énergie. Il soutient que le moyen le moins cher d’y parvenir est d’utiliser les énergies renouvelables, qui sont essentielles pour réduire les émissions.

 

La présence de la société civile à la COP27

Jusqu’à présent, plus de 30.000 personnes se sont inscrites pour assister à la COP27. Ces personnes sont des représentants de gouvernements, d’entreprises, d’ONG et de groupes de la société civile.

Les négociations incluent également des observateurs, qui n’y participent pas formellement mais qui peuvent intervenir et contribuer à maintenir la transparence. Les observateurs peuvent être issus des agences des Nations Unies, d’organisations intergouvernementales, d’ONG ou de groupes confessionnels et de presse.

 

Pour en savoir plus, voici les liens utiles :

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