Droits LGBTQI+ : où en sommes-nous ?

Alors que le Danemark dépénalisait l’homosexualité dès 1933, les relations entre personnes de même sexe sont encore aujourd’hui punies dans 67 pays à travers le monde. Dans 10 pays, elles peuvent même conduire à la peine de mort.  

Partout dans le monde, les États sont tenus de protéger les droits de toutes les personnes, sans discrimination. Pourtant, les personnes LGBTQI+ sont trop souvent victimes de discrimination, d’exclusion et de violence en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre

« Chaque agression contre les personnes LGBTQI+ est une agression contre les droits humains et les valeurs qui nous sont chères. Nous ne pouvons pas faire marche arrière et nous ne le ferons pas » , a déclaré António Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies dans un message à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie, et la biphobie.

« L’ONU soutient fermement la communauté LGBTQI+ et ne cessera son action que lorsque les droits humains et la dignité seront une réalité pour toutes les personnes », a-t-il ajouté.

La situation actuelle

Les unions entre deux personnes de même sexe sont reconnues en Europe, sur la quasi-totalité du continent américain, en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande et à Taïwan. Parmi ces pays, beaucoup reconnaissent le droit à l’adoption et certains d’entre eux le droit à la procréation médicalement assistée PMA (pour les couples). 

Une quarantaine d’États ne criminalisent pas officiellement l’homosexualité mais ne protègent pas les droits des personnes homosexuelles. 

67 pays interdisent l’homosexualité par la loi selon l’ONU. Ces pays se situent principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Les peines encourues sont variables : amendes, thérapies forcées, coups de fouet, prison, etc. En Iran ou en Mauritanie par exemple, la peine de mort est prévue dans la loi. 

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les personnes LGBTQI+ sont souvent confrontées à des obstacles dans l’accès aux soins de santé. Les enfants intersexes subissent fréquemment des traitements médicaux inutiles qui sont source de terribles douleurs physiques et psychologiques et de souffrance, selon l’ONU.

Concernant les personnes trans, 90 États autorisent la reconnaissance juridique du genre et 13 États criminalisent explicitement les trans.

Selon une enquête menée par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, 43% des personnes LGBTQI+ en Europe ont été victimes de discrimination en 2021. Ce chiffre augmente à 61% pour les personnes trans.

Brève histoire des droits LGBTQI+

Les premiers mouvements commencent à s’organiser au début des années 1970, en particulier aux États-Unis. En 1969, les clients homosexuels et transsexuels d’un bar de New-York, le « Stonewall Inn » se révoltent contre la multiplication des contrôles de police menés à leur encontre. Donnant lieu à plusieurs jours d’émeute, ce mouvement est souvent considéré comme le point de départ de la lutte pour les droits des homosexuels. 

C’est à New-York qu’est organisée la première marche pour la reconnaissance des homosexuels (« Gay Pride ») en 1970, manifestation déclinée ensuite dans de nombreux pays. 

Le drapeau arc-en-ciel, en tant que symbole du mouvement LGBT, a été utilisé pour la première fois à la Gay Pride de 1978 à San Francisco. Le maire d’Atlanta Harvey Milk, premier politicien américain ouvertement homosexuel, avait demandé à l’artiste Gilbert Baker d’imaginer ce drapeau.

Au cours de ces années, l’homosexualité est peu à peu décriminalisée dans plusieurs pays. En France, elle est dépénalisée en 1982. 

Les années 1980 sont marquées par le début de l’épidémie du VIH qui frappe durement les homosexuels. C’est alors qu’apparaissent les premières associations de lutte contre la maladie. Act Up, créée en France en 1989 sur le modèle d’une association américaine, inscrit son combat dans un cadre plus large, avec l’objectif de susciter l’émergence d’une « communauté homosexuelle ».

En 1990, l’OMS retire l’homosexualité de la liste des maladies mentales. En 2013, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme lance l’initiative « Libres et égaux », une campagne d’information mondiale sans précédent pour promouvoir l’égalité des droits des personnes LGBTI.

Les Pays-Bas sont le premier pays à légaliser le mariage homosexuel en 2001. En adoptant le « mariage pour tous » en 2013, la France devient le 14e pays du monde à autoriser le mariage homosexuel. 

Des progrès importants ont été faits pour le respect des droits des personnes LGBTQI+ à travers le monde depuis les années 1970. Cependant, de nombreuses menaces pèsent encore sur leurs droits, et les sociétés ne sont jamais à l’abri d’un recul dans leur législation. 

Les actes homophobes et transphobes augmentent dans plusieurs pays. En France par exemple, 1870 personnes ont été victimes de tels actes en 2019 contre 1380 en 2018. L’ONU a également signalé une augmentation de ces violences pendant la pandémie de COVID-19, notamment les violences domestiques et policières.

A lire aussi : 

Lutte contre la discrimination https://unric.org/fr/homophobie/

Lutte contre les discours de haine

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