ActualitésEgalité des sexes : une solution pour réguler la démographie

Egalité des sexes : une solution pour réguler la démographie

Alors que la planète a passé le cap des 8 milliards d’habitants, les préoccupations démographiques suscitent l’inquiétude et poussent de plus en plus de gouvernements à tenter d’influer sur les taux de fécondité.

Les deux tiers de la population mondiale vivent dans des endroits où les taux de fécondité se situent en dessous du « niveau de remplacement » de 2,1 naissances par femme. 

Les taux de fécondité qui s’écartent de 2,1 sont généralement considérés comme des signaux d’alarme, annonciateurs d’une surpopulation imminente ou d’une dépopulation catastrophique. 

Les solutions envisagées sont souvent liées à la fertilité, ce qui met en danger les droits des femmes et des jeunes filles. Or les femmes doivent pouvoir choisir si, quand et combien d’enfants elles souhaitent avoir.

Le rapport sur l’état de la population mondiale est rédigé par un groupe de conseillers externes, de chercheurs et de rédacteurs, travaillant aux côtés du personnel du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Ce rapport explore la manière dont le grand public, les décideurs politiques, les universitaires et d’autres, comprennent les tendances démographiques actuelles, et comment ces opinions ont un impact sur la culture et les relations sociales, les économies et le discours politique. 

Des solutions simples mais inadaptées 

Les tendances démographiques revêtent ainsi une grande importance et les récits alarmistes persistent en partie parce qu’ils offrent des sujets de discussion faciles et peuvent être utilisés pour justifier des « solutions » simples mais fallacieuses, comme la fixation d’objectifs de fécondité pour « corriger » la taille d’une population. 

Les recherches menées dans le cadre de ce rapport ont révélé une forte augmentation récente du nombre de gouvernements qui adoptent des politiques visant à augmenter, à réduire ou à maintenir les taux de fécondité. L’analyse montre que ces politiques sont souvent associées à une diminution des libertés.

En réalité, il n’existe pas de taille de population parfaite, ni de moyen fiable d’atteindre une taille de population. Les taux de fécondité fluctuent pour un grand nombre de raisons qui dépassent largement la portée des politiques des États. 

Il peut sembler plus réaliste pour certains dirigeants de convaincre les femmes d’avoir plus ou moins d’enfants que de s’attaquer à la crise climatique en réduisant les émissions ou en augmentant la consommation et la production durables, ou de réaliser les investissements publics nécessaires pour garantir un accès équitable à une éducation de qualité, à l’emploi, à la couverture médicale et à la protection sociale. 

Les données les plus récentes sur les Objectifs de développement durable révèlent que, sur les 64 pays participant à l’enquête, on estime que 43 % des femmes en couple ne sont pas en mesure de prendre des décisions en matière de soins de santé, de sexualité ou de contraception (Nations Unies, 2023). On estime aussi que 24% des femmes et des jeunes filles ne peuvent pas dire non à une relation sexuelle.

La parité : meilleur moyen de réguler la démographie 

Il est clair que les anciennes méthodes de gestion des changements démographiques ne fonctionnent pas et que, dans le pire des cas, elles conduisent à la violence.

Heureusement, les pays commencent à mettre de côté leurs craintes et à répondre aux défis par de nouvelles solutions. En planifiant les changements démographiques en cours, ils ne fixent pas d’objectifs, mais visent la résilience démographique. Cette approche signifie que les systèmes sociaux et économiques restent en phase avec ce que les gens eux-mêmes disent avoir besoin pour s’épanouir.

Pour s’engager dans cette voie, il faut élargir notre compréhension de la population en investissant dans la collecte de données et dans les analyses. Une étude récente des Nations Unies a d’ailleurs montré qu’une plus grande parité entre les sexes dans la population active contribuerait bien plus à soutenir les économies dans les sociétés vieillissantes qu’un retour à une fécondité plus élevée (Département des Affaires économiques et sociales). 

Au lieu d’instituer des politiques visant à influencer les choix des individus, les gouvernements doivent s’efforcer de leur donner les moyens d’atteindre leurs objectifs individuels en matière de reproduction. 

Cela passe par le renforcement des systèmes de retraite et de soins de santé, la mise en place de politiques en faveur des familles – telles que des programmes de congé parental et des crédits d’impôt pour les enfants – et la promotion de l’égalité hommes-femmes sur le lieu de travail.

Il faut pour cela une action concertée entre décideurs politiques, parlementaires, jeunes et personnes âgées, activistes, secteur privé et groupes de la société civile, afin de créer les conditions d’un monde où chacun peut exercer ses droits, ses choix et ses responsabilités. 

 

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