Environnement : le 2 août, jour du dépassement mondial des ressources sur Terre

Le « jour du dépassement » des ressources que la Terre est capable de régénérer en un an tout en absorbant ses déchets tombe le 2 août cette année. Au début des années 1970,  cette journée arrivait fin décembre.

Le 2 août,  l’humanité aura épuisé toute la viande, le poisson, les céréales ou les forêts que la planète peut produire et renouveler en une année. Sur les mois suivants, les plus riches parmi les 8 milliards d’êtres humains consommeront à crédit des réserves non renouvelables, sans opportunité de traiter leurs déchets, dont une bonne part d’émissions de CO2. Cette situation a des conséquences graves pour l’environnement, le climat et l’avenir.

« Actuellement, la production, le conditionnement et la consommation non durables de denrées alimentaires entretiennent la crise climatique, en générant un tiers de toutes les émissions de gaz à effet de serre, en utilisant 70 % de l’eau douce de la planète et en entraînant une perte de biodiversité à une échelle invraisemblable », a déclaré Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, dans un entretien récent.

L’humanité en déficit écologique depuis 1971

Depuis le début des années 1970, l’humanité se trouve en déficit écologique, selon les calculs du think tank américain Global Footprint Network (GFN), qui publie chaque année le rapport « Earth Overshoot Day » sur la base des données des Nations Unies.

Ce « jour du dépassement » mondial se situait au 25 décembre en 1971, puis au 26 septembre en 1999. Six ans plus tard, en 2005, un bond est constaté, avec un dépassement global au 27 août. D’année en année, sauf durant la pandémie de Covid-19, cette date avance un peu plus, impactant les réserves  pour les générations futures.

Ces calculs, qui tiennent compte de l’empreinte carbone, sont critiqués par des scientifiques, mais pris au sérieux par de nombreux pays et reconnus comme un outil puissant de communication pour faire prendre conscience de la sur-consommation.

Les 10 pays qui brûlent le plus vite leurs ressources

Où brûle-t-on le plus vite ses propres ressources ? En 2023, le Qatar les épuise en seulement 41 jours (10 février), avant le Luxembourg (14 février), le Canada, les Émirats arabes unis et les États-Unis (13 mars). Viennent ensuite l’Australie (23 mars), la Belgique (26 mars), le Danemark (28 mars), la Finlande (31 mars) et la Corée du Sud (2 avril).

Les dix pays dont le « jour du dépassement » est au contraire situé le plus loin sur le calendrier en 2023 sont soit pauvres et donc peu consommateurs, soit bien dotés en ressources, ou les deux. On y trouve le Bénin (26 décembre), le Sud-Soudan (25 décembre), le Mali (21 décembre), la Jamaïque (20 décembre), le Tchad (16 décembre), le Myanmar (15 décembre), l’Équateur (6 décembre), l’Indonésie (3 décembre), la Papouasie Nouvelle-Guinée (2 décembre) et le Maroc (26 novembre).

L’Europe de l’Ouest consomme ses ressources renouvelables en moins de 5 mois

En Europe de l’Ouest, la plupart des nations épuisent leurs ressources en quatre ou cinq mois.

Les pays d’Europe du Nord atteignent le dépassement un peu plus vite que ceux du Sud : en avril pour la Suède (3 avril), l’Autriche (6 avril), les Pays-Bas et la Norvège (12 avril), ainsi que l’Irlande (21 avril), et en mai pour l’Allemagne (4 mai), la France (5 mai), le Portugal (7 mai), l’Espagne (12 mai), la Suisse (13 mai), l’Italie (15 mai), le Royaume-Uni (19 mai) et la Grèce (21 mai).

Le think tank américain GFN a publié des rapports détaillés concernant la Suisse en 2014 et « L’autre déficit de la France » en 2018.

Le Benelux pénalisé par la petite taille de ses pays

Au Benelux, ces résultats s’expliquent par le niveau de vie, l’urbanisation et les modes de consommation, mais aussi la petite taille des pays, qui implique de fortes densités de population et de moindres surfaces agricoles ou boisées disponibles.

Le choix de la voiture comme principal moyen de transport se trouve en cause en Belgique, de même que la taille des logements, plus grands qu’ailleurs en Europe et plus difficiles à chauffer, ou encore l’empreinte carbone causée par le transport des importations.

Les mouvements écologistes du Luxembourg déplorent la deuxième place qu’occupe leur pays après le Qatar. Ce classement signifie que si toute l’humanité était luxembourgeoise, il lui faudrait 8,1 planètes Terre par an pour subvenir à ses besoins.

Selon GFN, il n’y a rien d’irrémédiable. Si le « dépassement » reculait de cinq jours par an jusqu’en 2050, les ressources planétaires suffiraient à la consommation humaine. Inverser la tendance suppose un effort de tous dans la consommation, l’efficacité de la production des biens et de l’énergie, et des mesures massives de conservation de la nature.

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