ActualitésL’obésité : toujours des « proportions épidémiques » en Europe

L’obésité : toujours des « proportions épidémiques » en Europe

Le surpoids et l’obésité touchent 6 adultes sur 10 en Europe. À l’occasion de la Journée mondiale de l’obésité, retour sur une maladie qui a pris des « proportions épidémiques » en Europe.

Qu’est-ce que l’obésité et le surpoids ?

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit le surpoids et l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé.

Elle est mesurée grâce à l’indice de masse corporelle (IMC), qui correspond à une mesure simple du poids par rapport à la taille. Un adulte est considéré comme obèse lorsque son IMC est égal ou supérieur à 30 et en surpoids lorsque son IMC est égal ou supérieur à 25.

La cause fondamentale de cette maladie est un déséquilibre énergétique entre les calories consommées et dépensées. Deux causes ont été constatées au niveau mondial : une augmentation de la consommation d’aliments très caloriques riches en lipides conjuguée à une augmentation du manque d’activité physique.

Une augmentation inquiétante de l’obésité en Europe

Selon un rapport de l’OMS datant de mai 2022, l’obésité continue de progresser de façon inquiétante en Europe, atteignant « des proportions épidémiques ».

Le surpoids et l’obésité touchent ainsi près de 60% des adultes et près d’un enfant sur trois (29% des garçons et 27% des filles) en Europe.

Près d’un Français sur deux (47%) est soit en surpoids, soit en situation d’obésité. Selon la Ligue contre l’obésité, environ 17% des adultes en France ont un IMC supérieur à 30 (chiffres de 2021) contre 15% dix ans plus tôt.

Au Luxembourg, la proportion d’adultes obèses est passée entre 2014 et 2019 de 15,6% à 16,5%, selon European Health Interview Survey. La proportion d’adolescents entre 11 et 18 ans en surpoids atteignait 19% en 2018 contre 14% en 2006.

En Belgique, selon des études de 2018, près de la moitié de la population adulte âgée de 18 ans et plus (49%) était en surpoids et 16% était obèse. Chez les moins de 17 ans, 19% sont en surpoids et 5,8 % obèses.

Selon des estimations récentes, le surpoids et l’obésité sont le quatrième facteur de risque de maladies non transmissibles (MNT) dans la région, après l’hypertension artérielle, les risques alimentaires et le tabac. Le surpoids et l’obésité causent environ 1,2 million de morts chaque année.

Les pays méditerranéens et d’Europe de l’Est sont particulièrement touchés par ce fléau. Les inégalités face à l’éducation constituent un problème courant, la prévalence de l’obésité étant plus élevée chez les personnes accusant un faible niveau d’instruction.

À l’échelle mondiale, environ 39% de la population adulte et 18% des enfants est en surpoids selon les chiffres de l’OMS (2016). La prévalence de l’obésité a presque triplé au niveau mondial depuis 1975. En 2020, l’OMS a estimé à 39 millions le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids ou obèses.

Les recommandations de l’OMS : une approche globale est nécessaire

Le surpoids et l’obésité, ainsi que les maladies non transmissibles qui y sont associées, peuvent être en grande partie évités.

Au niveau individuel, on peut :

– limiter l’apport énergétique provenant de la consommation des lipides totaux (graisses) et de sucres ;

– consommer davantage de fruits et légumes, de légumineuses, de céréales complètes et de noix ;

– avoir une activité physique régulière (60 minutes par jour pour un enfant et 150 minutes par semaine pour un adulte).

Cependant, la responsabilité individuelle ne peut pleinement jouer son rôle que si on a accès à un mode de vie sain. Il est important que les individus soient soutenus par des politiques nationales. Ces politiques doivent rendre les choix de l’activité physique régulière et de meilleures habitudes alimentaires disponibles, financièrement avantageux et facilement accessibles pour tout un chacun, y compris les plus pauvres.

Quelques recommandations au niveau étatique :

– la promotion de la santé et la prévention de l’obésité tout au long de la vie sont essentielles

– le soutien des groupes de population socio-économiques les plus défavorisés est une priorité, car ces groupes sont confrontés à davantage de contraintes et des limitations pour faire des choix sains.

– la mise en œuvre de politiques de taxation des produits sucrés ou gras est importante, l’industrie agro-alimentaire ayant aussi à jouer un rôle important de promotion des régimes alimentaires sains.

– La réponse du système de santé pour la prise en charge de l’obésité doit être renforcée avec des directives appropriées et une formation pour les équipes multidisciplinaires dans le cadre de la couverture sanitaire universelle.

– Les gouvernements doivent « reconstruire en mieux » après la pandémie de COVID-19, en reconnaissant que la santé humaine, animale et environnementale sont toutes liées.

La lutte contre l’obésité est essentielle pour atteindre les Objectifs de développement durable et constitue une priorité du programme de travail européen 2020-2025 : Une action unie pour une meilleure santé.

Obésité et COVID-19

La pandémie de COVID-19 a encore accru l’urgence du problème de l’obésité. En effet, les patients souffrant d’obésité sont plus susceptibles de connaître des complications et de succomber au virus, et nombre d’entre eux ont vu leur accès aux services de prise en charge de l’obésité perturbé.

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