ActualitésL’ONU mobilisée pour éviter la pire marée noire de l’histoire

L’ONU mobilisée pour éviter la pire marée noire de l’histoire

C’est une histoire digne d’un film hollywoodien : au large d’un pays en guerre, le Yémen, un tanker décati, qui sert de stockage à 1,14 million de barils de pétrole, menace de couler ou d’exploser. Si rien n’est fait, ce pourrait être la pire marée noire de l’histoire.

Mardi 25 juillet, « L’ONU a lancé une opération visant à désamorcer ce qui pourrait être la plus grande bombe à retardement sur la planète », a annoncé le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

L’ONU a en effet acheté un autre tanker, de la compagnie maritime belge Euronav, le « Nautica », rebaptisé Yémen, pour aller pomper les cuves du SFO Safer, un bateau vieux de près de 50 ans et qui n’est plus entretenu depuis 2015. Cette mission est l’aboutissement de près de deux ans de travaux préparatoires sur le plan politique, de collecte de fonds et d’élaboration de projets.

« Personne d’autre n’ayant la volonté ou la capacité de mener à bien cette tâche, l’ONU a pris les choses en main et assumé le risque d’entreprendre cette opération très délicate », a expliqué le chef de l’ONU. Cette opération complexe devrait durer une vingtaine de jours. Elle a nécessité un travail politique acharné dans un pays dévasté par huit années de guerre.

Le transfert du pétrole de navire à navire est l’étape cruciale pour éviter une catastrophe environnementale et humanitaire d’une ampleur colossale. En effet, si rien n’est fait, le SFO Safer pourrait exploser ou se briser, déversant jusqu’à quatre fois plus de pétrole que lors de la catastrophe de l’Exxon Valdez en Alaska en 1989.

L’ONU a estimé que le coût du nettoyage d’une telle marée noire pourrait atteindre 20 milliards de dollars. Des populations entières, la faune et la flore, seraient exposées à des toxines mortelles.

 

Les deux super tankers accolés pour le début des opérations de pompage
Le pompage a débuté le 25 juillet et devrait durer une vingtaine de jours.

Impacts écologiques et économiques catastrophiques

De plus, toute l’activité de la pêche dans cette région de la mer Rouge serait suspendue et des centaines de milliers d’emplois disparaîtraient instantanément. De grands ports, dont Hodeïda et Salif, seraient contraints de fermer pour une durée indéterminée. Des millions de personnes seraient privées de nourriture, de carburant et de produits de première nécessité.

Le transport maritime jusqu’au canal de Suez pourrait être interrompu pendant des semaines.

L’ONU a collecté jusqu’ici 115 millions de dollars pour cette opération. Le Secrétaire général a remercié mardi « les nombreux pays, entreprises et donateurs philanthropiques, ainsi que les citoyens ordinaires, qui ont promis des fonds en faveur de cette phase vitale de l’opération ».

Le pompage n’est que la première étape

L’ONU a fait appel aux meilleurs et rassemblé une équipe d’experts mondiaux dans les domaines du droit maritime, des marées noires et des opérations de sauvetage, d’ingénieurs du génie maritime, d’architectes navals, de courtiers d’assurance et d’assureurs, de chimistes, de géomètres et bien d’autres encore.

Le transfert du pétrole de navire à navire est un volet important, mais il est loin d’être la fin du voyage. La prochaine étape critique consiste à organiser la livraison d’une bouée spéciale à laquelle le navire de remplacement sera amarré en toute sécurité.

Dans l’immédiat, a rappelé le chef de l’ONU, « nous avons besoin d’environ 20 millions de dollars pour venir à bout du projet, à savoir nettoyer et démanteler le FSO Safer et éliminer toute menace environnementale résiduelle pour la mer Rouge ».

 

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