« On a besoin de ces jeunes qui se bougent » – interview exclusive avec François Declercq, un jeune délégué belge de l’ONU

UNRIC a interviewé François Declercq, un jeune délégué belge de l’ONU, avant sa participation à la 74ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. François, qui a 23 ans et vient d’Enghien en Wallonie, ira au Siège de l’ONU pour participer à la Troisième Commission, qui traite des questions sociales, liées aux affaires humanitaires ou aux droits de l’homme.

Pourquoi est-ce-que vous avez voulu devenir un jeune délégué belge de l’ONU ?
On voit dans le monde actuel, et surtout en Belgique, que la jeunesse commence à prendre sa place dans le débat politique actuel. Aux niveaux locaux on voit aussi que beaucoup de jeunes commencent à prendre la parole et à vouloir peser sur les décisions qui sont prises en leur nom. Je voulais m’inscrire dans cette logique parce que je pense qu’autant au niveau local, on a besoin de ces jeunes qui se bougent.
Au niveau le plus lointain de la vie quotidienne, à savoir L’ONU, on a aussi forcément besoin de jeunes qui transmettent la parole, l’opinion, l’avis de cette jeunesse belge. Nous essayons de prendre cette voix en tant que jeunesse, mais il faut faire en sorte qu’elle soit entendue, c’est un peu l’objectif de mon mandat.

Pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous allez à New York en tant que jeune délégué belge et qu’est-ce-que vous feriez là-bas ?
Le mandat que j’ai reçu, c’est d’essayer d’aller transmettre l’opinion qu’on a réussi à développer avec les jeunes ici, donc une opinion qui se veut le plus représentative possible de la jeunesse francophone belge. Où ça ? Dans le cadre de cette 74ème session de l’Assemblée générale des Nations.
On va beaucoup travailler dans la Troisième Commission qui s’occupe de tout ce qui est matière sociale, matière des droits de l’homme et notamment, forcément, tout ce qui touche la jeunesse. Cette année, on aura l’occasion de négocier une résolution jeunesse et notre objectif, qui est très ambitieux forcément, c’est d’essayer qu’elle ait le plus possible une sorte de touche belge.

Quel est l’objectif de la résolution sur la jeunesse ?
Nous parlons d’un texte juridique non-contraignant qui contient toute une série d’informations très concrètes et très intéressantes pour nous les jeunes. Quand on revient en Belgique on peut utiliser ce texte pour essayer de faire avancer nos politiques.
Maintenant, que va-t-on va retrouver dans cette résolution ? On peut commencer à parler forcément de la place que les jeunes doivent prendre, ça c’est une de nos ambitions dans le combat climatique : quelles sont les réponses qui peuvent être apportées par les jeunes ? Leurs réponses par rapport au combat pour un accès à des emplois décents pour tout le monde, au combat pour un accès à une éducation de qualité et des informations encore plus globales.

Pourquoi est-il important pour les jeunes d’être représentés aux Nations Unies ?
C’est une question qui est au final, facile et très difficile à répondre. Facile parce que les jeunes doivent selon moi être représentés dans un maximum d’endroits possible, donc l’ONU ne fait pas exception à la règle. Très compliqué parce qu’à l’inverse c’est peut-être le lieu qui est le moins connu aujourd’hui par la population nationale dans son ensemble mais également par la jeunesse.
Donc moi je pense que c’est fondamental aussi d’être représenté là-bas. Pourquoi ? Pour deux choses, la première chose c’est d’essayer de peser sur des textes et des décisions qui sont prisent à ce niveau-là. Et le deuxième aspect intéressant, c’est un aspect pédagogique, pour faire prendre conscience aussi des enjeux de ce qui se passent là-haut et pour faire prendre conscience que c’est un forum primordial et fondamental pour la construction du monde de demain.

Quel sera votre message aux dirigeants mondiaux alors qu’ils se réunissent pour les sommets sur le climat et les ODD ?
Moi je pense qu’il y en a un dans le cadre de mon mandat qui peut-être apparait comme un peu plus important, même s’ils sont tous fondamentaux : c’est l’Objectif du Développement Durable numéro 16, qui parle de la justice, de la paix et des institutions durables et efficaces.

C’est très ambitieux sans doute pour la jeunesse mais si on nous donne les clés et la possibilité d’agir, pas seulement nous tous seuls, mais aussi de prendre des codécisions (une décision prise en commun par plusieurs organismes compétents), on pourrait arriver vers un monde qui se voudrait plus juste, plus durable, plus équitable et surtout plus inclusif et participatif. C’est ça la clé du changement de demain qui est de réussir à avoir des institutions qui soient inclusives et participatives.

Pour plus d’informations:

Pour lire un interview (en néerlandais) avec Lisa Koopman, une jeune déléguée belge de l’ONU, cliquez ici.

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