Saint-Valentin : quand le mariage brise des vies et des communautés

La Saint Valentin est l’occasion d’attirer l’attention sur le sort de millions de jeunes filles, mariées alors qu’elles ne sont que des enfants. La lutte contre les unions précoces avance, mais reste fragile comme le montre l’impact négatif de la pandémie de COVID-19.

Mariées pour la plupart de force, ces jeunes femmes sont souvent mères bien trop tôt et doivent abandonner leur scolarité. Non seulement, elles sont confrontées à un risque de violence physique ou psychologique, mais ces mariages précoces ont aussi un impact sur le développement des communautés et des pays.

Le Programme conjoint UNFPA-UNICEF vise à accélérer la lutte contre le mariage d’enfants. Entre 2016 et 2019, près de 7,2 millions de filles sont devenues autonomes grâce à ce programme mondial de l’ONU, et plus de 30 millions de personnes ont pu être sensibilisées.

Toutefois, le mariage d’enfants reste une pratique courante dans de nombreux pays, dont 68 sont le théâtre de 90 % de ces unions.

Une pratique dangereuse encore trop répandue

Aujourd’hui, plus de 650 millions de femmes et de filles ont été mariées ou placées en concubinage avant leur 18ème anniversaire.

Dans le monde, 21 % des jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans ont été des épouses enfants. Même si le mariage d’enfants est surtout prévalent dans les pays à faibles et moyens revenus, aucun pays n’est immunisé contre ce phénomène.

Les conflits, le déplacement, les catastrophes naturelles et les changements climatiques exacerbent les facteurs du mariage d’enfants en détruisant les moyens de subsistance et les systèmes scolaires, en faisant augmenter les risques de violence sexuelle et en provoquant des inquiétudes vis-à-vis de la sécurité des filles.

Le mariage d’enfants est aussi une étape vers la grossesse précoce. Dans les pays en développement, la plupart des grossesses adolescentes se produisent dans le cadre d’un mariage déjà célébré et constituent de graves risques de santé pour ces filles.

Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont la principale cause de mortalité chez les adolescentes de 15 à 19 ans dans le monde.

Des progrès insuffisants dans le monde

Le mariage d’enfants a décliné dans la plupart des régions du monde ces 25 dernières années, avec des progrès particulièrement rapides dans certaines régions à haut revenus.

Au niveau international, la Convention des droits de l’enfant et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ratifiées par presque tous les pays, condamnent le mariage d’enfants.

Cependant, ces principes ne sont souvent pas respectés au niveau national. Si plus d’efforts ne sont pas mis en œuvre, la réduction du nombre de filles mariées sera insuffisante face à la croissance de la population.

La COVID-19, qui a perturbé les initiatives pour l’élimination du mariage d’enfants et eu des conséquences économiques terribles, pourrait être à l’origine de 13 millions de mariages d’enfants supplémentaires entre 2020 et 2030.

L’importance de l’autonomisation des filles

Les jeunes filles doivent être informées de leurs droits et de la santé sexuelle et reproductive. Elles doivent pouvoir s’exprimer et se défendre.

Parfois, ces mariages sont voulus par les adolescentes, qui font ce choix pour faire valoir leur indépendance, pour échapper à une situation familiale difficile, ou bien parce qu’elles le voient comme la seule possibilité d’être sexuellement actives au vu des coutumes.

Il est primordial d’investir dans des interventions pédagogiques, des initiatives d’autonomisation, des formations en compétences de base et des programmes visant à changer les normes sociales liées au mariage d’enfants.

De nombreux changements légaux doivent également intervenir comme le renforcement et l’application des lois condamnant la pratique, la promotion de l’égalité des genres, et la garantie que les différentes communautés s’engagent en faveur des droits des filles.

Ces actions, non coûteuses, permettraient d’éviter près de 58 millions de mariages d’enfants et de permettre à ces filles d’être actives dans la communauté de leur pays, selon l’UNFPA.

 

Cet article est une adaptation de l’article UNFPA – Sept choses à savoir sur le mariage d’enfants.

Les Visages de l'ONU

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