Osservazioni del Segretario Generale alla conferenza stampa con Alexander de Croo, Primo Ministro del Belgio

Secretary-General’s remarks at press encounter with Alexander de Croo, Prime Minister of Belgium 

Brussels, Belgium, 24 June 2021 

 

Monsieur le Premier Ministre, très cher ami,  

Mesdames et messieurs les représentants des médias,  

C’est un grand plaisir d’être de retour en Belgique et je tiens à souligner et à remercier le fort engagement de la Belgique vis-à-vis les Nations Unies et vis-à-vis le multilatéralisme.  

La Belgique a joué un rôle très important en tant que membre du Conseil de sécurité, avec un engagement très fort pour lier les activités du Conseil de sécurité au Conseil des droits de l’homme. Je sais que la Belgique est candidate maintenant à la Présidence au Conseil à Genève. En même temps, la Belgique a toujours joué un rôle très important du point de vue de la prévention et du point de vue du maintien de la paix, notamment dans le cadre africain qui est bien connu de la Belgique. 

En même temps, je tiens à souligner l’engagement belge vis-à-vis l’aide humanitaire, vis-à-vis l’aide au développement qui fait que la Belgique soit un partenaire absolument essentiel de l’axe onusien dans le monde. Et je tiens à vous exprimer, Monsieur le Premier Ministre, ma gratitude et mon appréciation.  

Nous avons aujourd’hui discuté, en effet, les questions liées au COVID-19, et en particulier, les vaccins. Au sein de l’Union européenne, nous avons aujourd’hui à peu près 68 doses par 100 habitants. En Afrique, 1,8 doses par 100 habitants. Nous avons besoin de 11 milliards – billion, je crois que c’est milliard en français – 11 milliards de vaccins pour vacciner 68% de la population, idéalement avant la fin de 2022. Et nous en sommes très loin.  Il faut doubler la capacité de production des vaccins et il faut avoir une distribution équitable des vaccins. C’est pour ça que j’insiste sur le besoin d’un plan global de vaccination et de mettre ensemble tous ceux qui ont le pouvoir de faire changer les choses, notamment en matière de propriété intellectuelle, en matière d’aide technologique et en matière d’appui à la production pour garantir qu’on puisse vraiment doubler la production et garantir une distribution équitable.  

En même temps, le monde développé a dépensé à peu près 28% de son produit national dans les différents paquets de relance, dans tous ses aspects. Pour les pays à revenus moyens, ce niveau est à 6,5 % et dans les pays les moins développés, à 2%.  

L’espace fiscal pour que les pays les moins développés puissent répondre à la chute de leurs économies dûe au COVID est un espace fiscal qui est aujourd’hui très restreint. Et c’est à cause de ça que, si on regarde les projections de croissance, l’Afrique a une projection de croissance pour 2021 qui est de 3,4 %. La perspective globale dans le monde est d’à peu près 5,6 %.  

C’est-à-dire, les inégalités vont augmenter. Le continent africain, qui est tellement proche de l’Europe, devient une victime tragique de cette croissance des inégalités, parce qu’il n’y a pas suffisamment de vaccins et parce qu’il n’y a pas suffisamment d’aide pour que les pays puissent avoir des paquets de récupération de leurs économies suffisamment efficaces.  

Il faut augmenter la solidarité internationale. Il faut augmenter la liquidité disponible pour les pays en développement. Il faut faire l’allègement de la dette. Et dans tous ces domaines, la Belgique peut jouer un rôle très important, notamment par le biais de l’Union européenne.  

En même temps, je tiens à souligner l’ambition du programme belge et du gouvernement européen en matière de réduction des émissions. C’est une contribution très importante du point de vue climatique. Et il faut aussi que les pays développés puissent répondre aux besoins de clarifier comment l’engagement pris à Paris de mobiliser 100 milliards de dollars pour l’appui climatique aux pays en développement puisse être matérialisé. Je crois que c’est une condition essentielle pour que cette coalition pour les émissions zéro en 2050 puisse devenir une coalition vraiment globale.  

Et en même temps, je voudrais souligner l’engagement belge vis-à-vis des droits de l’homme. Cet engagement est extrêmement important et la Belgique a toujours joué un rôle essentiel, dans le cadre onusien pour nous appuyer dans ce combat vital pour la protection des droits de l’homme partout dans le monde.  

Question : Vous êtes aussi en Europe. On aimerait savoir, finalement, ce que vous pensez, ce que vous attendez de l’Europe face à ces problèmes dont on vient de parler. Que ce soit le changement climatique, la migration, ou le COVID, la lutte contre le COVID. Est-ce que vous pensez que l’Europe fait assez? Quand on voit ses actions pour contrôler ses frontières, on voit que l’Europe est aussi la première productrice de vaccins, et dans le cadre COVAX, elle a distribué déjà 81 millions de doses. Et puis l’objectif de réduire les émissions de CO2 à 55% d’ici 2030. Est-ce qu’elle fait assez, selon vous?  

Secrétaire général : Premièrement, je crois qu’il n’y aura pas de multilatéralisme efficace et inclusif et il n’y aura pas de coopération internationale accrue sans une Europe qui soit forte et qui soit unie. Une Union européenne qui soit forte et unie.  

Deuxièmement, l’Europe a joué un rôle absolument essentiel en matière climatique, parce que c’était le premier grand émetteur qui a adopté le programme de réduction des émissions pour atteindre les zéro émissions nettes en 2050. Après la décision européenne, on a vu que et la Corée, et le Japon, et le Canada, et les États-Unis, et même la Chine, même si l’horizon est avant 2060, pas 2050. Alors, le rôle pionnier de l’Europe a été essentiel. Et maintenant, je fais appel à ce que l’Europe soit aussi capable d’aider à mobiliser le monde développé pour garantir que les engagements pris à Paris en matière financière et en matière d’adaptation puissent aussi être concrétisés.  

Du point de vue des vaccins, je souligne que l’Europe a toujours maintenu ouvertes les portes à l’exportation, ce qui n’a pas été le cas partout. Et que l’Europe a été, je dirais, le plus fort partenaire du COVAX. Mais c’est vrai que quand on a besoin de 11 milliards de vaccins, il faut faire plus. Et pour faire plus, il faut mobiliser tous les pays qui ont la capacité de produire des vaccins et ceux qui pourront les produire -avec naturellement, les licences et l’appui technique qui est nécessaire- [pour qu’ils] puissent effectivement augmenter leur capacité et garantir une distribution équitable. Et là, je crois, il y a un long chemin à parcourir et je crois que ce chemin ne sera pas parcouru sans un leadership européen.  

Question : la migration?  

Secrétaire général : Sur la migration, je crois que c’est absolument essentiel de retirer la gestion des mouvements migratoires des passeurs et des trafiquants. Et la seule façon de le faire, c’est d’organiser les mouvements migratoires et ça exige une plateforme de coopération accrue entre pays d’origine, pays de transit et pays de destination.  

Dans cette perspective qui, à mon avis, est évidente, l’Union européenne, les pays européens, on besoin de l’immigration.  

Ma mère a 98 ans. Ma mère a un appui permanent, 24 heures sur 24. Je vois très peu de Portugais qui l’appuient. Et le Portugal n’est pas le pays le plus riche de l’Union européenne, comme vous le savez.  Sans les immigrés, ma mère ne serait pas soignée. Alors, l’immigration est nécessaire. Et quand une chose est nécessaire, il faut mieux l’organiser. Il faut mieux faire une gestion rationnelle et ne pas laisser aux passeurs et aux trafiquants, avec toutes les conséquences tragiques du point de vue des droits humains, la gestion de ces mouvements.  

Question : Secretary-General, you will be attending the EU Summit. One of the main topics will be the new controversial law in Hungary, with LGBTQ references. Together with other European leaders, Prime Minister de Croo already made clear he does not approve of this new law, because there is no place for homophobia in the EU. Do you, as Secretary-General of the UN, share this view?

Secretary-General: It is very clear that all forms of discrimination are totally unacceptable and obviously, any form of discrimination, in relation to LGBTQ+ people are totally unacceptable.

There is no way that any discrimination can be tolerated, be it in relation to gender, be it in relation to sex orientation, and so this is an area where we share a very clear position and the need to be absolutely opposed to any attempt to reinstate discrimination in our societies.

Merci.

Attualità