17 objectifs de développement durable (ODD)L’eau, une ressource naturelle en voie de disparition

L’eau, une ressource naturelle en voie de disparition

L’été 2022 a vu des températures extrêmes apparaître en Europe et les sécheresses se multiplier sur tout le continent. Cette semaine mondiale de l’eau permet de se rendre compte que cette ressource, longtemps considérée comme abondante, se fait de plus en plus rare, ce qui menace la survie de l’humanité.

Une ressource vitale pour l’humanité

Alors que l’accès à l’eau et à l’assainissement est pourtant reconnu comme un droit humain, on estime que 40 % de la population mondiale est touchée par la pénurie d’eau. Aucun continent n’est épargné. Pour le Secrétaire général de l’ONU António Guterres, cela est une question « de vie ou de mort ». 

Le manque d’accès à des installations d’eau et d’assainissement a un effet dévastateur sur la santé, la dignité et la prospérité de milliards de personnes. Il est nécessaire que l’eau soit traitée comme une ressource rare car elle le devient. 

D’un point de vue sécuritaire, le manque d’accès à l’eau menace les femmes et les filles en charge, dans certains pays, de la collecte de l’eau. Celle-ci se faisant plus rare, ces femmes mettent plus de temps et doivent aller plus loin pour trouver de l’eau, les rendant d’autant plus vulnérables aux abus et aux attaques. Le temps qu’elles consacrent à l’approvisionnement en eau met également en péril leur éducation qui passe alors au second plan. 

Pour la survie humaine, l’eau est certes nécessaire pour s’hydrater mais aussi pour se nourrir. En effet, 72 % de la consommation d’eau mondiale est utilisée pour l’agriculture. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime qu’il faut entre 2 000 et 5 000 litres d’eau pour produire la nourriture quotidienne d’une personne. Il faut environ 500 litres pour un kilo de pomme de terre et jusqu’à 15 000 litres pour un kilo de bœuf. 

Alors que plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim, il paraît nécessaire de revoir notre manière de consommer et de nous alimenter.

Changement climatique

En 2022, l’Europe a été le témoin de conditions météorologiques extrêmes, allant de sécheresses très intenses à de fortes pluies, jusqu’à des inondations. 

Environ 74 % de toutes les catastrophes naturelles entre 2001 et 2018 étaient liées à l’eau et, au cours des 20 dernières années, le nombre total de décès causés uniquement par les inondations et les sécheresses a dépassé 166 000, avec plus de 3 milliards de personnes touchées

L’eau est l’un des marqueurs principaux qui permet d’évaluer l’état des effets du changement climatique sur la planète. La hausse des températures et des conditions météorologiques extrêmes affectent la disponibilité de l’eau. L’augmentation des inondations menace de détruire les installations sanitaires et de contaminer les sources d’eau propre. 

L’Objectif du développement durable n°6, eau propre et assainissement, vise un accès universel et équitable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030 alors qu’une personne sur quatre ne disposait pas de services d’eau potable gérés en toute sécurité en 2020. Néanmoins, les pénuries d’eau ou la mauvaise qualité de celle-ci mettent non seulement en péril la sécurité alimentaire, mais menacent également la survie de la planète. 

France 

En 2022, 93 départements français ont mis en œuvre des mesures de restrictions de l’usage de l’eau lors des vagues de chaleur particulièrement intenses dépassant par endroits 40°c. Ces restrictions ont pour but d’essayer de compenser l’absence de pluie, exacerbée par une sécheresse des sols la plus sévère jamais enregistrée en France. 

En 2020, 66 % des français estimaient qu’ils manqueraient d’eau dans leur région à l’avenir. Si d’une part, les événements récents illustrent ce phénomène de raréfaction de l’eau, selon l’ONU, à l’échelle mondiale, les besoins hydriques vont augmenter de 20 à 30 % d’ici 2050, notamment par rapport aux besoins de l’industrie, de l’énergie et de l’accroissement notable de la population.

Des conséquences économiques

Les catastrophes naturelles liées à l’eau ont également un fort impact économique pour les pays qui y sont confrontés. Les coûts de ces événements sont amplifiés par des facteurs tels que l’urbanisation non planifiée et la dégradation des services écosystémiques

L’eau occupe un rôle central dans notre économie, près de 90 % de la production mondiale d’électricité exige une consommation importante d’eau. Le refroidissement des centrales électriques est responsable de 43 % des prélèvements totaux d’eau douce en Europe. D’ici à 2035, les prélèvements d’eau mondiaux pour la production d’énergie pourraient encore augmenter de 20 %. 

Compte tenu de l’avenir climatique toujours plus incertain, il est nécessaire d’améliorer l’urbanisation et les services d’eau et d’assainissement pour maintenir l’accès à ces services.

Dans cette optique, les gouvernements doivent investir dans leurs communautés afin de limiter les fossés économiques et géographiques pour garantir cet accès à tous. Investir davantage dans la gestion des écosystèmes d’eau douce et des installations sanitaires au niveau local dans plusieurs pays en développement permettra de réduire les inégalités et de protéger la qualité de l’eau. 

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