ONU : les principaux défis et les grands rendez-vous de 2024

António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a indiqué le 7 février dernier à l’Assemblée générale des Nations Unies les priorités qui marqueront l’année 2024 et au-delà.

« C’est un agenda long et varié — mais les divers défis sont reliés par un fil commun, la paix », a-t-il déclaré le 8 février dans une conférence de presse.

« Sur les questions de paix et de sécurité, nous sommes confrontés à l’essor des conflits et des divisions géopolitiques, a-t-il poursuivi. Sur les enjeux de paix dans les communautés, nous assistons à une polarisation accrue. Sur les questions de paix et de justice, nous avons des inégalités croissantes. Sur les questions de paix et de nature, nous avons des émissions globales et des températures qui augmentent ».

Répondre aux crises et aux conflits

Pour agir et « faire une différence réelle et positive dans la vie des gens », le chef de l’ONU a indiqué que les Nations Unies vont continuer en 2024 de répondre à la première des priorités que représentent les crises et les conflits.

Outre la menace nucléaire, les conflits et les tensions, l’urgence climatique et les dangers posés par une intelligence artificielle mal contrôlée représentent autant de facteurs de crises.

Pas moins de 181 millions de personnes dans 72 pays ont besoin d’aide humanitaire et de protection aujourd’hui.

Faire face aux menaces à la paix et à la sécurité

Les 11 missions de maintien de la paix de l’ONU déployées dans le monde contribuent à la protection des civils et à la consolidation de la paix, et font l’objet d’une discussion autour de leur réforme.

Afin de renforcer le multilatéralisme et porter le Nouvel agenda pour la paix du Secrétaire général, dont les 12 grandes propositions concrètes ont été dévoilées en juillet 2023, le Sommet de l’avenir, prévu les 22 et 23 septembre, représente l’un des grands rendez-vous de 2024.

Ce sommet portera sur la nécessaire réforme du système multilatéral pour répondre aux grands enjeux actuels, en comblant les lacunes de la gouvernance mondiale et en réaffirmant les engagements existants, notamment envers les Objectifs de développement durable (ODD) et la Charte des Nations Unies.

Agir pour le climat en 2024

Etroitement liée à la gestion des crises, qui sont de plus en plus nombreuses et graves sur le plan du climat, la mobilisation pour l’action climatique ne faiblira pas en 2024. Le Secrétaire général a appelé les gouvernements nationaux à préparer de nouveaux plans d’action nationaux sur le climat à l’échelle de l’économie pour lutter contre l’urgence climatique.

La transition vers les énergies renouvelables, afin de réduire drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre, reste au cœur de l’agenda onusien en 2024. Outre la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP 29 , qui aura lieu du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan, les rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) continueront à faire référence.

En outre, les Nations Unies se concentrent sur le financement des transitions vertes pour les pays en développement, notamment via le Pacte de solidarité pour le climat, lancé en novembre 2022 lors de la COP 27 par le Secrétaire général. Ce programme invite les gouvernements à accélérer le pas, de sorte que les pays développés atteignent l’objectif de zéro émission nette le plus près possible de 2040, et les économies émergentes le plus près possible de 2050. Il s’est notamment traduit par la concrétisation du fonds pertes et dommages lors de la COP 28.

Œuvrer au développement durable

Lors du Sommet sur les ODD de l’ONU en 2023, les dirigeants ont adopté une Déclaration politique tournée vers l’action, en vue d’un meilleur accès des pays en développement au financement.

La Déclaration a exhorté à des actions immédiates pour mettre en œuvre le Plan de relance des ODD du Secrétaire général, qui appelle à une augmentation massive du financement pour la réalisation des ODD et exprime un fort soutien à une réforme de l’architecture financière internationale.

Le Sommet de l’avenir, là encore, sera crucial. Il prendra appui sur le Sommet des ODD de 2023 et devrait aboutir à un « Pacte pour l’avenir » adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement, orienté vers l’action en mettant en avant la solidarité mondiale envers les générations actuelles et futures.

Le Sommet de l’avenir sera aussi préparé par la Conférence de la société civile des Nations Unies, les 9 et 10 mai à Nairobi. Ce forum international, le 69e du genre depuis 1947, devrait accueillir 1 500 participants, qui fourniront au Sommet de l’avenir des discussions et des données préliminaires.

D’importantes rencontres et conférences des Nations Unies sont aussi prévues. Le 10e Forum mondial de l’eau aura lieu du 18 au 24 mai à Bali (Indonésie), avant la 4e Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID4), coprésidée par la Nouvelle-Zélande et les Maldives. Celle-ci se tiendra 37 au 30 mai 2024 à Antigua-et-Barbuda sous le thème « Tracer la voie vers une prospérité résiliente ».

La troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral (PDSL3) se tiendra du 18 au 21 juin à Kigali, au Rwanda, tandis que la COP16, sur la Biodiversité, se tiendra en Colombie du 21 octobre au 1er novembre 2024. Le Forum urbain mondial (FUM12) sera organisé par ONU-Habitat au Caire, en Egypte, du 4 au 8 novembre.

Défendre les droits de l’homme

Après l’initiative Droits humains 75, lancée en 2023 pour célébrer les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’ONU poursuit son engagement à protéger et promouvoir les droits humains, un volet crucial de son action.

Outre le Sommet de l’avenir, les droits de l’homme se trouveront au cœur du Code de conduite des Nations Unies pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques en cours d’élaboration, ainsi que les avancées de l’ONU vers un cadre mondial de gouvernance sur l’intelligence artificielle.

Le plaidoyer des Nations Unies reste central contre le racisme, la xénophobie, l’homophobie et toutes les formes de discours de haine. Ces derniers font l’objet d’une stratégie de lutte et d’un plan d’action des Nations Unies. Une cérémonie dans le hall de l’Assemblée générale des Nations Unies marquera le 12 avril à New York la 30e commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda, quelques jours après la Journée internationale de réflexion dédiée chaque année à ce génocide, le 7 avril.

Réformer la gouvernance mondiale

Pour mener l’action climatique comme pour atteindre les ODD, « une sérieuse conversation sera nécessaire entre les pays développés et en développement, entre les économies riches et émergentes, entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest », a déclaré António Guterres lors de sa conférence de presse du 8 février.

Ces efforts nécessiteront de « réformer des institutions construites par un monde passé, pour une époque passée. En commençant par la réforme du Conseil de sécurité et des institutions de Bretton Woods ». Il s’agit, pour le Secrétaire général, de limiter les risques, qui « se sont multipliés avec la multipolarité croissante du monde ».

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